Nous avançons doucement d'un rythme bonhomme et je ne suis plus sûre d'atteindre les Pyrénées. Le doute toujours. Déjà atteindre le Périgord, après on verra.
Le soir, je pense aux abricots et pêches qui attendent dans le Sud. La mule rouspète quand je l'attache à la longue corde et ne peut passer la nuit libre lovée contre la jument. La jument noire s'effraie de grenouilles et réveille tout le monde. Le lendemain, en voyant des bœufs de près pour la première fois, elle fit la fière, mais bien derrière moi, tandis que la mule allait leur conter fleurette.
Nous parcourons la Sologne et ses forêts, faisons aimable découverte de ses moustiques et traversons en bons gueux les alentours de ses châteaux. Le soir, nous partageons le quotidien de gens bien accueillants, entre festival de musique, confit de canard et dîner tranquille.
Après la Loire, le Cher. Après le Cher, l'Indre. Les chemins suivent les fleuves, nous on suit les chemins.
L' Indre amène au parc de la Brenne et ses mille marais. Il pleuvra pendant une bonne semaine. La mule rouspète contre la pluie et est très minutieuse quant à l'orientation de ses oreilles par rapport au vent. Je nage dans mes chaussures. La jument ne voit pas le problème.
À la fin de cette semaine, nous arrivons sous une pluie battante au village d'Oulches, où on me réserve un accueil bien chaleureux. Les juments et moi allons nous présenter le lendemain à la petite école, expérience mémorable !
À la pluie des marais, s'ensuit le Soleil des vallons. La Creuse s'étend bienheureuse avec ses vaches brunes. Nous nous approchons du plateau des Millevaches pour ensuite filer droit vers les Monts d'Ambazac. Toujours plus de rencontres, d'aide et d'histoires partagées.
Le sourire aux lèvres, nous franchissons la Vienne et entrons dans le Périgord.
La suite du récit
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