Les premières semaines du voyage furent passées sur les plaines de Beauce. Souvent méprisée par les randonneurs, elle n'aurait à offrir que de l'ennui, de la chaleur et des camions. Si le Soleil y est implacable et les camions omniprésents près des routes, j'en garde un souvenir très fort.
Chaque journée amenait alors son lot de difficultés. Pas assez entraînée, je me couchais exténuée, les juments broutant tranquillement à côté de la tente. Les étapes sont pourtant courtes, d'une quinzaine de kilomètres. Mais, chacun apprenant alors son métier de voyageur, les kilomètres étaient chers.
Je me retrouvais alors perdue au milieu des champs immenses, seule avec les juments. Une solitude belle mais angoissante. Les villages étaient alors comme des îles, à chaque soir, je faisais mille rencontres, profitais d'un accueil chaleureux.
Ces rencontres étaient d'autant plus précieuses que j'étais habitée par la peur de l'échec et que la moindre casse, colère de la jument ou effronterie de la mule rongeaient peu à peu ma détermination. Je tiens donc à remercier du fond du cœur les gens qui m'ont ouvert leurs portes pour une nuit ou une heure.
La suite du récit
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