Alix, ma sœur, a rejoint l'équipe pour deux semaines. Elle se fait sérieusement bizuter par la jument noire et la mule rousse.
Avant les premiers cols, nous passons la nuit à la belle étoile. Les chants des grottes de Lourdes résonnent au loin. Nous nous rendons ensuite au col d'Andorre. Malgré les conseils des locaux, l'ascension est difficile, les chemins presque inexistants et une des lanières du bât lâche. Après un escala où les juments sont d'une agilité de chèvres, nous trouvons l'abreuvoir du col puis la cabane. Toute la troupe est joyeuse. La jument broute, la mule batifole avec veaux, chèvres, moutons et Alix et moi nous installons bien confortablement dans la petite cabane pour déguster des pâtes à l'huile de foie de morue.
La décision de se reposer au col une journée est joyeusement acceptée au vu de l'épais brouillard qui se réveille avec nous. Blotties dans la cabane, ce fut une journée de silence, perdues dans les nuages avec des fantômes de troupeaux. Quelques éclaircies viennent réchauffer hommes et bêtes, puis, à nouveau, le silence. Le lendemain matin, nous repartons, le brouillard est moins épais mais la descente reste traître. Nous croisons des gens qui se sont fait piéger par le manque de visibilité hier et n'ont pu trouver la cabane. En début d'après-midi, nous sommes en creux de vallée, où tout le monde se régale du ravitaillement et du Soleil, même bref.
Nous prenons ensuite la direction de Hautacam et du lac d'Ourrec. Bivouac magnifique accroché à la montagne, puis journée ensoleillée et rieuse au lac. La descente dans la vallée suivante sera très difficile. Le chemin est étroit, des arbres poussent sans ordre même sur le chemin. Arrivées en bas, tout le monde souffle.
La haute montagne est grandiose, mais elle doit maintenant laisser place aux charmes du Piémont. Tout est beaucoup plus facile, la mule et la jument, après l'épisode montagneux, sont insolentes d'agilité. Le brouillard, lui, est devenu un compagnon de voyage. Alix repart. À nouveau seule. Je fais la rencontre d'organisateurs du festival "Autrefois en Couserans", qui me feront faire le tour des ânes, bœufs, mules et chevaux, Hugues Auffray en bonus
Nous sommes bientôt à la fin de l'épisode Pyrénéen et fin août, la mule rousse montre quelques poils blancs au dos et je décide de la débâter et de charger la jument. Ces poils blancs, après avoir augmenté en superficie, ont aujourd'hui disparu.
Il ne reste plus qu'un petit mois de voyage, c'est le temps de la remontée, chaque paysage sera alors volé au temps qui s'égraine et nous rapproche du rapatriement en camion.
La suite du récit
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